Les Rencontres d'Arles 2015

13 sept. 2015







L E   F E S T I V A L   D ' A R L E S


L'évenement photo à ne pas rater l'été, dans le Sud de la France, c'est les rencontres internationales de la photographique d'Arles.

Présenté sous forme d'une chasse au trésor dans toute la ville, de nombreux espaces (églises, friches, musées, monuments) se prêtent à l'installation d'une scénographie autour d'une série de photo le temps d'un été.

Festival d'envergure internationale, les thèmes abordés visuellement abondent de tous les continents dans une ville vitrine réputée pour la qualité de son école photo à l'échelle française.

Emballée par les éditions 2012 et 2013, déçue par l'édition 2014, qu'en est-il de l'édition 2015 ? Mitigée, pour ma part.


Je constate un net recul des choix esthétiques pour aller toujours plus loin vers le conceptuel.
Ce choix ce discute.
Avantage : on dépoussière la logique classique, la production photographique revêt un sens plus profond, on interpelle davantage le spectateur .
Inconvénient : on perd aussi son attention. Le spectateur n'a souvent que peu de temps pour voir beaucoup de choses et prône légitimement une compréhension directe des oeuvres exposées qu'au fil des ans le festival d'Arles lui permet de moins en moins.

Les rencontres photos d'Arles restent tout de même l'assurance d'un festival de qualité, pavé du travail de talents triés sur le volet. Mais si dans la photo tu t'attaches à l'instant poétique façon Chema Madoz, Gilbert Garcin et Arno Rafael Minkkinen, passe ton chemin le festival ne va plus du tout dans ce sens.

On ne comprend pas forcément les changements de choix de communication. Le festival a perdu son traditionnel visage illustratif cette année au profit d'une identité graphique inexistante, qui a pour conséquence une mauvaise visibilité de ses galeries dans la ville. Une faute, à mes yeux.

Mais les Rencontres photo c'est aussi le moyen de passer une bonne journée à l'assaut de la très jolie ville d'Arles, qui sait très bien célébrer la Provence telle qu'elle était portraitisée au siècle d'Alfonse Daudet.




S E L E C T I O N   P E R S O N N E L L E 


- Markus Brunetti Facades
Incroyable travail de reconstitution à partir de retouches de cathédrales et autres monuments religieux à travers le monde. Une très jolie série de tirages.

- Anna Orlowska Leakage
Images glacées et poésie. J'aime.

- Sandro Miller  Malkovich, Malkovich, Malkovich : Homage to photographic masters
Et si on revisitait le travail des grands photographes au travers d'une mise en scène de leur clichés les plus célèbres avec la tête de Malkovich partout à la place ?

- Ambroise Tezenas  I was there, tourisme de la désolation
Reflexion sur le phénomène émergeant du "Dark tourism", alias les hordes de touristes prêts à visiter des lieux qui portent la marque du sordide tels qu'Auchwitz, Sarajevo, Chernobyl ou la mythique route de l'assassinat de Kennedy.

- Paolo Woods & Gabrielle Galimberti The heavens, annual report
Réflexion sur les paradis fiscaux, ces mondes à part, totalement déconnectés de toute réalités, parfois théâtre d'événements insoupçonnés.

- Total Reccords
Grande exposition retraçant l'identité musicale depuis la naissance du vinyle au travers des photographies de ces albums. Fabuleuse épopée très créative.
Mayonero, perle video à voir ici.







C O N S E I L S   P R A T I Q U E S


A méditer :
 Si possible, se payer le luxe d'un week end sur deux jours. La visite à la journée relève véritablement de la course contre la montre (aberrants, les horaires de fermeture des expos :18h) et ne permet pas de saisir toute la beauté d'Arles dans sa globalité.

Se garer : A l'angle supérieur du boulevard des Lices, là où il se transforme en avenue Victor Hugo, un petit parking gratuit idéalement bien situé pour y abriter ta voiture toute la journée.

S'orienter : les billets s'achètent à l'office du tourisme ou à la billeterie sur la Place de la République. On te remet une carte (qu'il ne faudra pas perdre) et tes billets (à conserver aussi car on te le demandera à l'entrée de chaque expo) et c'est parti pour la chasse au trésor.

Faire des choix : En général les endroits à privilégier dans ce festival c'est toujours le Parc des Ateliers (compter minimum 2h), l'espace Van Gogh (profiter du joli patio qui abritait l'hopital où se faisait soigner Van Gogh), le Palais de l'archevéché et le Musée Réattu.

Le truc à ne pas faire : S'aventurer au festival après le mois d'Aout. Dès fin Aout-Septembre, de nombreux lieux d'expos ferment de sorte qu'au tiers de son cours, le festival ne compte plus que la moitié de son contenu. Pour le même coût d'entrée, évidemment. #arnaque

A éviter : la feria du riz, mi-septembre. La ville entière est balisée, les restaurants affichent complets ou proposent un menu spécial feria constitué de viande uniquement, et à la terrasse des cafés ricanent de nombreuses brochettes de beauf excitées à l'idée d'aller assister à la mise a mort d'un taureau dans quelques heures.

Bonus : Petite adresse pour la pause repas. Le restaurant Cador, 53 rue Voltaire. Ambiance feutrée avec des pages de Voltaire qui tapissent les murs et les Gipsie King en fond sonore, ou jolie petite terrasse cosy ambiance champêtre. Les plats sont fins, le service est bon, le rapport qualité prix très abordable. A deux pas des arènes.

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Les rencontres de la photographie

Du 6 Juillet au 20 septembre 2015
https://www.rencontres-arles.com/

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