Leonard et Salaï.

20 févr. 2015





Vraiment.
Si tu avais pu voir la délicatesse avec laquelle j'ai posé mes doigts sur cet album, tu aurais eu un tel sourire en coin, Benjamin...

Enfin entre mes mains Leonard et Salaï, travail de l'éminent Benjamin Lacombe, un de mes illustrateurs préférés.

Benji (je peux t'appeler comme ça, j'ai ton livre entre mes doigts, ça fait de toi un de mes proches, désormais) ne nous avait pas vraiment habitués au format BD. Ni à des thèmes aussi adultes, d'ailleurs.

Par cet album, * il salaïno, le premier d'une série de deux albums, Benji questionne notre regard vis à vis de l'un des plus grands génies de tous les temps : Leonard De Vinci.


On le savait toujours bien entouré, Leonard. Friand de la compagnie des jeunes hommes. En marge des esprits de son époque, quelle était pourtant sa vraie vie véritable ? Comment a-t-il vécu, aimé, souffert ?

Au travers de cet album, Benji place son action au coeur d'une Florence qui honore déjà l'esthète De Vinci et se plait à donner vie à son idylle avec Salaï, (le modèle derrière le visage du St Jean Baptiste au doigt levé).

Entre l'instable climat politique de la Florence de la Renaissance, les rivalités avec Michelange et le contexte délicat de ses amours illicites, Benji dresse un portrait sage de Leonard. Calme, végétarien, sûr de lui, égoïste et opportuniste, loin du vieillard à longue barbe un peu fêlé qu'on a facilement en tête à l'évocation du nom De Vinci.

Sans forcément adhérer à 1000% au design caractéristique des visages du style Lacombe, il me parait juste impossible de ne pas tomber littéralement sous le charme de cet album de grande qualité. Epaulé par le crayon de Paul Echegoyen, la finesse du trait, la richesse des plans, la sobriété de la gamme chromatique, l'esthétique lente et planante qui se dégage de ses pages sont à couper le souffle.

J'ai particulièrement adoré les recherches faites en amont, pour transposer le trait 2015 en trait Renaissance par le prisme des images connues qui nous arrivent, plusieurs siècles plus tard, dans les musées sous le cartel estampillé "Leonard De Vinci".

Vivement la suite, les mecs.
Chapeau bas, Benjamin Lacombe et Paul Echegoyen.

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